Que retenir des Universités d’Été de l’Économie de Demain #UEED2023

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Universités d’été de l’économie de demain #UEED2023

Thème : vers une économie de la paix

Synthèse des conférences

 

Ouverture de l’Université

Pascal Demurger (MAIF et co président du mouvement Impact France)

Julia Faure (LOOM et co présidente du mouvement impact France)

Plus de 3000 participants

Le changement vers un monde durable ne se fera qu’avec les entreprises

Pour cela l’état doit mettre fin aux aides aux entreprises qui ne sont pas indexées sur un effort pour un monde plus durable

  • 150 MD€ d’allègement fiscal non indexé
  • 200 MD€ d’appels d’offre qui n’excluent pas les entreprises qui ne font rien

L’économie de la paix, si ce n’est pour des raisons morales, c’est aussi bon pour le business.

Rôle du leadership : raconter une histoire pour embarquer et redonner espoir face à une situation perçue comme bloquée.

Question planète et question sociale totalement imbriquées : la justice dans la répartition de la consommation, des richesses, etc, est indispensable

Inclusion : y compris le vivant

Road to impact Comex

Stéphanie Dupuy Lyon – Directeur RSE La Poste

Position du management intermédiaire qui concentre les contradictions

Alexandre Perra – Directeur de la stratégie, innovation, RSE – EDF

Raison d’être issue des salariés puis validée en remontant jusqu’au ÇA ; votée en AG ; tout le monde passe à la fresque (parler une même langue) ; témoigne de la contradiction fréquente entre résultats financiers et enjeux durabilité (très proche de l’exemple de la simplification des offres Bytel et le choc de résultat que ça amène)

Clément Petit – DAF et RSE Back Market

engagé sur la compta extra financière ; approche = mêmes outils , mêmes rythmes d’analyse, etc entre financier et extra financier ; 1er PNL carbone ; choisir les KPI les plus transformants ; politique de voyage en budget carbone

 Agnès Audier Administratrice – Impact Tank

Alimenter les conseils d’administration ; les éduquer ; Agnès Audier souligne le parallèle avec le numérique il y a 10 ans

Tiffany Foucault – DRH Fnac Darty

Démarche volontariste de parité ; offre réparation des produits électroniques vs re achats

Enjeu principal : concilier performance économique et performance écologique

Pistes proposées

En termes de gouvernance  et de rémunération :

  • Le DAF de Back Market est aussi responsable RSE
  • 20% de la rémunération des membres du Comex est liée aux enjeux de durabilité
  • Le responsable RSE de EDF est aussi directeur de l’innovation et de la stratégie

En termes de KPI :

  • BackMarket fait un PNL carbone et un PNL financier.

En termes d’expérience client :

  • Chez BackMarket il faut éduquer les consommateurs à ne plus vouloir recevoir leur colis à J+1 (normes imposées par Amazon) en luttant contre des stratégies marketing des entreprises poussant la surconsommation
  • Pour info BackMarket n’est toujours pas rentable.

 En termes de mission / raison d’être :

  • Chez EDF elle a été écrite par les collaborateurs et elle a été vendue au comex et au conseil d’administration et figure dans les statuts
  • Tous les projets d’investissements doivent correspondre à cette raison d’être pour être acceptés.
  • L’innovation est également aligné sur la raison d’être (pré-requis)

 En termes de formation :

  • Tous les collaborateurs de la Poste (ou presque) ont suivi la formation fresque du climat ; retours mitigés car jugée comme angoissante. Vont se tourner vers les ateliers 2 tonnes…

Les plus durs à convaincre : le mngt intermédiaire (cf ci dessus), le « pragmatique non créatif » (n’imagine pas changer sa façon d’agir),

Enjeu : allier performance financière et transformation durable

Idées de leviers d’amélioration de l’impact :

Agnès AUDIER – Administratrice :

  • Motivation des mandataires sociaux par une part de rémunération variable liée aux sujets RSE : 20%
  • Engagement des comités d’audit et reporting du CA

Clément PETIT – CFO BACKMARKET (market place de reconditionnement de produits électroniques) « impact by design »

  • Utilisation des mêmes outils que pour la mesure de la performance ou des dépenses financières :
    • P&L Carbone (CA = CO2 évité ; Charges = CO2 générés)
    • Budget voyage en impact carbone

 Tiffany FOUCAULT – DRH FNAC DARTY

  • Motivation des managers par des outils simples et efficaces :
    • la rémunération,
    • les réseaux (réseau parité)
    • des objectifs
    • des guidelines portées au plus près du terrain (charte agissements sexistes pilotée par le Directeur d’exploitation)

 Alexandre PERRA – Directeur Innovation et stratégie EDF

  • une même vision qui permet un alignement entre les sujets RSE et les autres sujets
    • Emergence d’une raison d’être en mode participatif avec 4000 salariés
    • Des indicateurs de suivi (meilleur indicateur / levier de pression = l’attractivité des talents)
    • Des référents climat au CA et au COMEX
  • Une même langue :
    • Actions pédagogiques comme la fresque du climat

 Stéphanie DUPUY-LYON – Directeur RSE LA POSTE

  • Un ADN historique = utilité
  • Un comité à mission « à côté » du CA et du COMEX – le Président du groupe La Poste est membre du comité à mission et la moitié des membres du comité à mission sont des membres du CA
  • La pédagogie avec :
    • Le WHY de la démarche RSE : l’habilitabilité de la planète
    • des objectifs de « fresquage »
    • des « ponts » entre objectifs RSE et financiers : par exemple en matière de recyclage / sobriété

 Points difficiles :

  • le management intermédiaire confronté aux défis d’engagement des collaborateurs, de capacité d’innovation dans un contexte de bouleversement des modèles organisationnels et de double injonction (responsabilité business et management)
  • les profils qui ont du mal à s’engager : les irréductibles, les pragmatiques non créatifs ….

Attention aux démarches pédagogiques trop anxiogènes pour certains

  • les situations de « forte concurrence » entre compétitivité et durabilité

Par exemple les délais de livraison chez BACKMARKET (répondre à la demande des clients pour livraison J+1 ou limiter l’impact carbone en n’y répondant pas)

  • le niveau trop élevé des normes qui impose un micromanagement

 Start up cherche business Angel à impact

 4 business angels : Isabelle Jacquet, Antoine le Conte, Arnaud Giraudon, Valéry Bollier

4 start up cherchant des fonds pour enclencher l’activité (quelques dizaines de milliers d’euros)

2 start up dans la réutilisation d’emballage (carton et pochettes)

1 start up plateforme de bénévoles

1 start up d’insertion dans la vie active de personnes ayant des handicaps neurologiques par la cuisine

Chaque start up a pitché en 3’, puis Q/A 7’ , puis offres de fonds ou pas

A retenir pour faire des pitch

  • La question initiale qui a permis la naissance de l’idées (cf. l’insight)
  • La valeur ajoutée de durabilité
  • La valeur ajoutée financière

Questions posées par les business angel qui sont des critères de sélection de projets :

  • Valider la viabilité de l’entreprise – business model
  • Barrières à l’entrée
  • La vrai valeur d’impact RSE
  • L’enthousiasme / l’énergie des pitcheurs

Conférence Chief Impact Officer

Audrey Zermati Directrice Stratégie Effy : utiliser les attentes des collaborateurs pour mettre la pression sur les autres organes (Comex, CA)

Audrey Yvert Openclassrooms : Avoir les datas (fiables) permettant de vérifier les impacts des actions prises ; exemple de la conso électrique mensuelle du siège

Paix, planète, prospérité

Emmanuel Faber – International Sustainability Standards board

Sandrine Dixon – Declève – VP Club de Rome

Yiamina Saheb – DG GIEC

L’économie de la paix est possible, elle est indexée à l’indice de bien-être :

  • développer le bien être (aux US l’indice de bien-être baisse depuis 1970 et celui de la tension sociale augmente)
  • l’éducation
  • Diminue la pauvreté
  • diminuer la dépendance aux dépenses militaires
  • diminuer la dépendance aux énergies fossiles
  • promouvoir le rôle de la femme dans l’économie
  • changer l’alimentation

 Les plus vulnérables sont les victimes des changements de politique écologique, pas de transition écologique sans transition sociale :

  • Crise des gilets jaunes provoquée par un changement de fiscalité du gazoil
  • Les changements doivent être faits de manière juste
  • On peut transformer l’économie et en faire profiter à tous
  • Inclure les vivants aussi (les animaux sauvages et domestiqués), qui est négligé : 96% de la biomasse est constituée d’animaux / autres que l’homme consomme, tout le reste représente 4%

 Risque : les changements climatiques sonnera le glas de la démocratie si on ne fait rien

 Les entreprises et la finance ont un rôle essentiel, aux côtés de l’Etat qui donne les grandes directions

L’économie de la paix

Bruno Le Maire

Pascal Dumurger

 Nous sommes actuellement en économie de guerre (cf. L’Ukraine)

On est dans une économie du conflit : le commerce est source de rivalités (Chine – US)

Risque de conflits entre les BRICS et le G7 (il n’y a aucune raison que les BRICS consomment différemment de la manière dont le G7 consomme depuis toujours)

L’Europe a un rôle à jouer : proposer un modèle économique durable.

Il faut prendre le problème à l’envers : nourrir la performance économique des engagements de durabilité.

Aujourd’hui  l’économie n’est pas synonyme de paix : elle n’est pas créatrice mais destructrice de liens.

L’entreprise doit être au service de cette paix et cette paix doit déjà exister au sein de l’entreprise. 

Pour passer d’une économie de guerre à une économie de paix les grands objectifs seraient :

  • Éviter la confrontation US / Chine
  • Que le continent européen réussisse économiquement
  • Il faut de la justice et le respect des règles environnementales : réserver la demande publique aux entreprises qui respectent l’environnement (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui : les règles imposées par le gouvernement ne favorisent par l’émergence d’entreprises durables)
  • Stop aux prix les plus bas
  • Les règles européennes sont la plus grande resistance

 Si on ne réussit pas la transition écologique, il y aura un conflit social

Il faut augmenter la fiscalité des entreprises au profit de l’écologie, augmenter la fiscalité des dividendes et réinjecter du résultat dans l’entreprise. Sur les 10 dernières années, les dividendes ont augmenté de 70%, vs 20% pour les salaires (P. Demurger)

Gouvernance partagée

Emery Jacquillat president Camif : « pourquoi l’entreprise existe et pourquoi on est ensemble dans l’entreprise ? » -> co-construire la raison d’être avec les collaborateurs ; la société appartient aux actionnaires, l’entreprise appartient à tous ; 5 objectifs de mission inscrits dans les statuts -> libéré les énergies de tous les collaborateurs ; comment engager les fonctions moins au cœur (ex. Saisie des factures) -> comité de mission avec représentants des salariés (contrebalance le CA qui sert le bénéfice des actionnaires) ; importance des rituels (ex des rdv du mardi : décisions prises collectivement ; ex. fermeture lors du Black Friday ou arrêt des produits de grand import avec perte de 7% du catalogue)

 Edouard Pick PDG Clinitex : inspiration livre sobriété heureuse ; ex du lion et la question qui en découle « à quelle moment je n’ai plus faim » ; ligne de flottaison (seuil de prospérité) au delà de laquelle la recherche de performance n’est plus nécessaire ; chacun s’engage à une action à impact par an ; le « human plan » (identification des compétences et envies des collaborateurs et concrétisation des idées alignées avec la raison d’être) drive la croissance ; 2 promotions de 9 collaborateurs à potentiel (de contribuer à la raison d’être)

 Sandy Arzur Sparknews : utiliser le récit comme outil pour changer le regard et donc la culture de l’entreprise ; requestionner le modèle de réussite (de l’entreprise comme du collaborateur) 

Hypercoopération

 Coopération si et seulement si profit des deux côtés, mais pas nécessairement financier

Coopétition lorsqu’il y a un intérêt économique différent pour chacune des parties

 Carole DELGA – Ex secrétaire d’Etat ESS – Présidente région Occitanie

Thibault GUILLUY – Haut Commissaire

Eric CHENUT – Président de la mutualité française

Julia FAURE – LOOM co présidente Impact France

Pour coopérer :

  • trouver un intérêt supérieur : le mieux-être
  • abandonner l’esprit féodal pour un esprit d’accompagnement

Enjeu de la coopétition : rester juste

Leviers pour la coopération :

  • l’action politique / la diminution de la régulation et de la coercition
  • le temps : la coopération est complexe et le chemin est long
  • la confiance dans les acteurs

Freins :

  • l’hyperréglementation (qui freine la capacité d’innovation)
  • la taille de l’organisation (multinationale Vs multilocale)

La coopération permet de remettre l’économie au service de l’humain – un indicateur de mesure : le PIBE : participation intérieure au bien être (physique, psychique …).

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